
Avec élan, l’hiver, tu remplaces,
Cette année, les degrés s’exilent,
Il semblerait que tu le déplaces,
Et notre moral devient versatile.

Ta douceur était bien trop fugace,
Avril ne s’est pas découvert d’un fil,
La pluie dans l’herbe trop s’amasse
Et le gris devient couleur fossile.

Est-ce dû à la fonte des glaces ?
A l’amas de nos objets inutiles ?
Pour attirer la guerre à la repasse ?
Quand gronde déjà la révolte civile ?

Lutter avec Pierre Rabhi, le tenace,
Pour enfin laisser la terre tranquille,
Quitte à devenir rebelle et pugnace,
Quand les puissants versent leurs barils.

A cause de leurs projets mercantiles,
Crapaud, faudrait pas que tu t’effaces,
Pour toi aussi, tout devient fragile,
Ta princesse, ta route et ta carapace.

Le froid, la pluie, c’est aussi difficile
Pour les précieuses abeilles, hélas,
Insectes, hirondelles et reptiles,
Beaucoup moins pour les rapaces.

Presque rien ne pousse dans l’argile,
Le jardin si beau, tombe en disgrâce,
Vraiment de quoi se faire de la bile,
Pour les légumes et fleurs en rosaces.

C’est bien pire pour semis d’avril,
Tournesol et maïs font du surplace,
Comment vont-ils passer au fournil,
Puisque déjà, les récoltes, tu menaces.

Sur la cardamine, l’aurore élit domicile,
Le papillon trouve dans le pré son palace,
Sous le soleil, il vole, s’accouple et jubile,
Avec la pluie glaciale, trop vite, il trépasse.

Donc, il ne reste plus que les limaces,
Qui, sur fleurs et salades, défilent,
Le reflex reste bloqué dans sa besace,
Sauf pour tirer leur meilleur profil.

En mai, à son rythme, la nature, docile,
Fait ce qu’il lui plait, garde son audace,
A défaut du muguet, fortifie le persil,
Et mine de rien, reste toujours loquace.

Le gazon apprend à être anglophile,
Et la piéride du lotier, perspicace.
Dès que la pluie enfin fait volte face,
Elle choisit, patiente, le meilleur pistil.

Un, deux, trois… soleil ou grésil,
Allez, ne faisons plus la grimace,
La nature, côté face ou côté pile,
Nous offre toujours son carré d’as.

A toi, beau printemps, cette dédicace,
Pour que tu déploies ta palette subtile,
Chasses nuages, cirés et essuie-glaces,
Accueilles les libellules et nos nombrils.
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
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