Les 11 et 12 juin, j’aurai le plaisir de présenter ma nouvelle exposition « du sable pour écrin » dans le cadre du festival Photo Nature de l’APGES à Quincey (21).
Être sur une plage à marée basse, c’est vivre un instant où l’immensité est à portée de regard, où l’intimité maritime se révèle et le silence se tient suspendu au lointain roulis des vagues.
Marcher sur cette étendue mouvante, c’est suivre une respiration horizontale. C’est aussi observer tout ce que la mer a déposé en se retirant. L’inventaire est vaste, toujours surprenant : des milliers de coquillages, cabossés par le rythme incessant et la puissance des vagues, des algues assoupies, des bouts de bois polis par le ressac, des pierres devenues poreuses, des empreintes d’oiseaux et de crustacés ensablés. Tout ceci s’inscrit dans le cycle naturel de la plage. D’autres dépôts, semblables à des abcès, s’étalent, hélas, sans aucun mystère. Ici, les bouteilles éventrées ne contiennent plus qu’un message pétrolifère, dont l’anonymat est une honte pour l’humanité.
En s’étirant, l’estran offre un paysage démultiplié, comme le miroir de notre temporalité et des périples de notre mémoire. Le flux et le reflux, le mystère de ce qui reste ou pas, de ce qui revient tout à coup pour de nouveau s’éloigner. Comme si nous étions face aux strates du temps qui passe, se retrouve, parfois s’arrête, et continue, apaisé, en trouvant-là une réponse lumineuse à la fluidité que chacun de nous cherche au cœur de ses jours, l’esquisse d’un bonheur possible en s’inspirant d’une telle harmonie éphémère.
Photographier les coquillages convoque les joies de l’enfance et de l’imaginaire bleu, face à ces minuscules voyageurs en escale, tout en relevant un défi puisque tous les « ennemis » de l’optique sont ici réunis : l’eau, le sel, le sable, le vent, les embruns…
Avec un grand merci au Festival Photo APGES de m’accorder sa confiance en accueillant cette nouvelle exposition.
© sylvie blanc – l’envol des jours 2016
Lien du festival : http://grandestsauvage.jimdo.com/