Découvrez mon exposition « Du sable pour écrin » dans le cadre du festival Images Plaine Nature de Longecourt-en-Plaine (21) les 3,4 et 5 février. J’y serai présente aux côtés d’une dizaine d’autres photographes. Outre les expositions, le festival propose également des animations d’observation des oiseaux, des tests de matériel etc.
Retrouvez mon exposition du sable pour écrin dans le cadre du festival de la photographie de Deauville planche(s) contact. Mes images seront présentées à la bijouterie Arthus-Bertrand, ouverte tous les jours de 10h15 à 13h et de 15h à 19h.
Créé en 2010, le festival planche(s) contact présente les travaux de photographes invités en résidence à Deauville pour mettre en correspondance leur univers photographique avec la ville. Année après année, le festival suscite et associe les regards croisés de photographes reconnus, de photographes émergents et d’étudiants de grandes écoles européennes de photographie.
Toutes les infos sur le festival : http://www.deauville.fr/festival-planches-contact
Téléchargez le programme complet : lien
Les 11 et 12 juin, j’aurai le plaisir de présenter ma nouvelle exposition « du sable pour écrin » dans le cadre du festival Photo Nature de l’APGES à Quincey (21).
Être sur une plage à marée basse, c’est vivre un instant où l’immensité est à portée de regard, où l’intimité maritime se révèle et le silence se tient suspendu au lointain roulis des vagues.
Marcher sur cette étendue mouvante, c’est suivre une respiration horizontale. C’est aussi observer tout ce que la mer a déposé en se retirant. L’inventaire est vaste, toujours surprenant : des milliers de coquillages, cabossés par le rythme incessant et la puissance des vagues, des algues assoupies, des bouts de bois polis par le ressac, des pierres devenues poreuses, des empreintes d’oiseaux et de crustacés ensablés. Tout ceci s’inscrit dans le cycle naturel de la plage. D’autres dépôts, semblables à des abcès, s’étalent, hélas, sans aucun mystère. Ici, les bouteilles éventrées ne contiennent plus qu’un message pétrolifère, dont l’anonymat est une honte pour l’humanité.
En s’étirant, l’estran offre un paysage démultiplié, comme le miroir de notre temporalité et des périples de notre mémoire. Le flux et le reflux, le mystère de ce qui reste ou pas, de ce qui revient tout à coup pour de nouveau s’éloigner. Comme si nous étions face aux strates du temps qui passe, se retrouve, parfois s’arrête, et continue, apaisé, en trouvant-là une réponse lumineuse à la fluidité que chacun de nous cherche au cœur de ses jours, l’esquisse d’un bonheur possible en s’inspirant d’une telle harmonie éphémère.
Photographier les coquillages convoque les joies de l’enfance et de l’imaginaire bleu, face à ces minuscules voyageurs en escale, tout en relevant un défi puisque tous les « ennemis » de l’optique sont ici réunis : l’eau, le sel, le sable, le vent, les embruns…
Avec un grand merci au Festival Photo APGES de m’accorder sa confiance en accueillant cette nouvelle exposition.
© sylvie blanc – l’envol des jours 2016
Lien du festival : http://grandestsauvage.jimdo.com/
La nouvelle édition du festival Images Plaine Nature qui se déroule chaque année à Longecourt-en-Plaine (21) se tiendra cette année du 6 au 7 février. Il s’agit d’un événement auquel je participerai puisque j’y expose quelques unes de mes photos. De la pointe du jour aux dernières lueurs du soir, je propose aux visiteurs de vivre un jour d’été dans une prairie et de suivre quelques espèces minuscules qui l’animent, sous le regard discret d’un intrus doux et lent… Ce parcours photographique invite le visiteur à découvrir la beauté du vivant qui nous entoure tout en révélant la gamme chromatique que diffuse la lumière estivale.
Horaires et infos pratiques sur le lien http://www.imageplainature.onlc.fr/
Du 24 au 26 octobre, j’exposerai dans le cadre du festival Salamandre qui se déroule à Morges (Beausobre). Dédié aux amoureux de Nature, ce festival est devenu un rendez-vous incontournable de l’automne. L’occasion pour vous de venir me rencontrer en Suisse et de partager un moment ensemble.
Toutes les informations concernant le festival sont disponibles sur le site :
Du 5 au 8 juin, j’aurai le plaisir d’exposer quelques unes de mes images dans le cadre du festival Cœur de France qui se déroulera dans le château d’Ainay le Vieil dans le Cher (France). Le festival est dédié à la nature et aux arts, il présentera une grande variété d’artistes et d’œuvres de tous genres, de toutes origines afin de créer une dynamique d’échanges sans frontière artistique ou géographique.
Toutes les informations sur http://festivalcoeur2france.fr/
Certains animaux vivent la plupart du temps à notre insu et profitent de nos heures de sommeil pour mener à bien leurs activités et leur reproduction. Ainsi en est-il de la vie nocturne, parfois crépusculaire, des amphibiens qui attendent le retrait de la vie humaine pour sortir de leur tanière, quitter ce répit paisible, aller vers le désir, et affronter, vaille que vaille, moult dangers, comme le passage, hélas trop souvent meurtrier, de nos véhicules noctambules, avant d’approcher la mare, la flaque ou l’étang qui leur serviront de maternité collective.
Le jour venu, quelque chose a changé. Un mystère vite résolu mais tout aussi fascinant que la levée d’une graine. La surface de l’eau est boursouflée sous l’effet des pontes phénoménales qui ont eu lieu pendant la nuit. Elles attestent que la migration printanière des amphibiens a commencé en coïncidant avec un redoux tant attendu qui achève l’hiver. Leur passage discret porte à lui seul l’élan qui soulève chaque être à l’approche du printemps, sans précipitation mais avec une endurance qui ne trompe personne.
Les grenouilles rousses et agiles ouvrent le bal, déposent leur ponte, font trois petits tours et puis s’en vont. Elles ne couvent pas leurs œufs qu’elles laissent s’agglutiner à la va-comme-je-te- pousse, et arrivera ce qui arrivera. Lorsque l’eau est peu profonde, il reste un magma gélatineux qui stagne entre l’eau et le ciel, formant ainsi une île minuscule au cœur de la verticalité forestière. Bientôt, viendront les crapaudes. Elles s’immisceront dans cette vase déjà surpeuplée pour y déposer un chapelet d’œufs le long de la végétation subaquatique.
Comme à l’accoutumée, être à plat ventre (tenue de pêcheur vivement recommandée !) est le meilleur moyen pour observer ce qui soulève l’eau au point d’attirer une brillance inhabituelle sur ces monticules pourtant à peine visibles. La luminosité peut être faible et l’environnement peut tromper son monde. La pluie et le vent ont transformé les abords des flaques en un marécage couvert d’un tapis de feuilles mortes, enchevêtré les ronces, recueilli des branches tombées, enseveli des racines protubérantes, donc prudence en marchant, pas après pas, chercher l’assise, histoire de ne pas glisser, ni de s’encoubler comme on dit en Suisse Romande ou de s’enfoncer ! et surtout, surtout, éviter de marcher sur les œufs…
Une fois cet équilibre atteint et le risque écarté d’une omelette fatale, vous pourrez admirer ce paysage aux montagnes arrondies, où, ô surprise, les collemboles s’en donnent à cœur joie, en arpentant sans déraper (quelle maitrise étonnante !) et à une vitesse folle, ces collines gluantes, puis en glissant sans encombre comme sur des toboggans. Un jeu d’enfants ! Les œufs les accueillent sans broncher, leur servent de radeau quand l’eau se déchaîne sous un léger coup de vent. Quelques araignées trouvent cette patinoire bien douce pour dégourdir leurs pattes après un hiver sous terre. La vie renaît dans la forêt avant même les fleurs et les chants d’oiseaux.
Laissons un instant ce square aux collemboles qui se livrent à un gymkhana défiant toute concurrence et aux araignées qui s’amusent à tester l’élasticité de ce trampoline printanier, pour s’émerveiller de l’effet de miroir sur les sommets de ces mamelons. La transparence, la réfraction et la laque brillante permettent aux arbres gigantesques de déposer leur canopée et leur tronc en miniatures, telles des coiffes sur un crâne dénudé, tout en captant au passage votre reflet qui devient de fait lilliputien, histoire de rappeler à l’ordre tout excès de narcissisme… Voilà, une fois de plus, une merveilleuse pirouette que nous offre la nature !
Et pendant ce temps, les cellules des futurs têtards se divisent et se divisent encore, dans une paix fragile, pour nous raconter le miracle de la vie, tout en nous faisant presque un clin d’œil…
© sylvie blanc – l’envol des jours 2014
Cette année, l’hiver a manqué son rendez-vous. Ses journées froides et ses nuits glaciales se comptent sur les doigts d’une saison fantasque, qui a écarquillé ses températures au point de la confondre avec la douceur de ses voisines et certaines de leurs humeurs les moins attrayantes, giboulées, brouillards et autres grisailles généralisées. Même les fleurs en ont leurs corolles chamboulées et les arbres, leurs bourgeons éclatés. De cette situation inversée, nous sommes lamentablement responsables.
Alors quand, le temps d’une nuit, le givre a serti les étoiles, l’aube bleutée nous a offert une sensation hivernale que nous réclamions tous, lunatiques que nous sommes ! En effet, comme nous savons si bien nous plaindre et nous languir du printemps quand l’hiver se montre plus rigoureux que nous… La crainte est toujours au bout de nos expressions, celle de voir arriver le printemps trop vite, celle d’un gel saisonnier qui pourrait griller les récoltes, celle d’une terre détrempée qui ne pourra accueillir aucune graine, ni même un pneu de tracteur. Nous croyons toujours que le ciel nous tomber sur la tête, alors que nous vivons la tête à l’envers et agissons de travers pour la terre.
Le temps d’une promenade, le long d’un chemin forestier en moyenne montagne, j’ai eu la chance d’observer le givre d’un peu plus près, au ras du sol pour tout dire, de découvrir ses diamants minuscules et ses parures sculptées par le vent et l’eau, portés par un souffle sibérien. Les aiguilles des bogues de marronniers devenant les hôtesses d’un tel trésor. Un tapis d’automne pour le passage furtif de l’hiver. Le duvet de la doudoune, qui n’a jamais si bien porté son nom, s’avère être un précieux matelas pour éviter les piqûres de ces dards parfaitement pointés vers le ciel, bien sûr ! Ainsi protégée, le voyage pouvait commencer.
Et de piquer du nez devant ces micro-paysages comme issus d’un big bang, puis de l’ère glaciaire pour former une planète lointaine, merveilleuse et revêche. Les bogues en chutant pour lâcher leurs fruits dans la nature et faciliter les épargnants à quatre pattes, ont littéralement explosé. De ces bombardements inoffensifs, ces capsules hérissées sont restées de glace et ont ravi mon regard de leur effet en trompe-l’œil. Bien sûr, ces piquants en boule posés sur le sol blanchi par le gel ne pouvaient qu’évoquer le hérisson qui se recroqueville dès que le danger s’approche. Mais de là à le distinguer quand il pointe son museau…
Plus que des mirages, ce sont là des liens qui tissent tous les affluents de notre planète. La nature en a le secret et nous le livre à delta ouvert. Que tout soit ainsi lié autour de nous, nous compris, est une évidence qui a le sursaut de nous faire réfléchir et vivre, afin de retrouver les pieds sur terre, entendre encore crier dans les rues, « chauds, les marrons ! », garder les glacés pour les Fêtes, histoire de remettre l’hiver à l’endroit…
© sylvie blanc – l’envol des jours 2014
Toute aussi présente, mais beaucoup moins appréciée, que le chocolat, l’horloge fleurie, le jet d’eau, le fromage, les montres, les trains qui arrivent à l’heure, les cygnes, les crayons Caran d’Ache® et les banques, la bise est pourtant un emblème incontournable du bassin genevois. Les guides ont choisi d’ignorer ce phénomène récurrent alors que le spectacle vaut le détour… Forte, modérée, faible, franche quand il fait beau, on la nomme noire quand il pleut, peu importe car la bise reste un vent glacial qui a le don de tout balayer sur son passage, de laisser les bateaux à quai et de retrancher les plus téméraires au fin fond de leur cache-col. Ainsi les passants deviennent comme des fourmis dans les rues, sur les ponts. Ils tentent de trouver un chemin en s’agitant dans tous les sens. Le vent couvre les sons et les sens, il n’est plus nécessaire ni de parler, ni de se taire. La bise domine l’atmosphère.
La bise traverse le lac à vive allure, puis s’engouffre dans le couloir du fleuve comme elle pénètre dans la laine, puis de l’épiderme jusqu’aux os. Elle griffe les joues et le souffle au point de le retenir dans un soupir qui l’indiffère totalement. Rien ne sert de courir, encore faut-il arriver au but en évitant d’être plaqué au sol. Elle décoiffe la tranquillité helvétique, si convoitée, et donne un coup de fouet à la lenteur qui, vue de l’extérieur, lui colle encore injustement à la peau. Un malentendu que les guides feraient bien de rectifier dare-dare !
La bise métamorphose le lac en un océan miniature qui se fracasse contre les rives, les blocs de pierre, les récifs, pour offrir au promeneur courageux un spectacle qui le ravigote d’un coup. Le jet d’eau fait relâche au grand dam des touristes (ce qui explique sans doute la frilosité des guides à ce sujet…). L’eau change de palette pour aborder sans scrupule les bleus marins et laisser ses camaïeux gris aux heures irisées. L’écume souligne chaque vague, jaillit de tous ses éclats là où le clapotis ordinaire berce le regard et les pensées. Marquant la fin d’une perturbation, la bise est un soulèvement.
Les mouettes qui barbotent habituellement en bord de rade font du surplace au-dessus des vagues en nous offrant un ballet coordonné à la plume près. Elles piquent parfois du bec dans l’écume pour bien vite remonter, ni trop haut, ni trop bas. Leur présence groupée et inhabituellement silencieuse tranche avec la fureur de l’eau, les rafales de l’air, la solitude des êtres coincés dans l’étau du froid et du vent. A regarder ces envols légers et vaillants, l’âme se dégourdit, épouse ces ondulations de plumes, offre au regard un point d’accroche, une blancheur ferme, face à tout ce qui vacille et fait rage alentour.
En la photographiant à une vitesse volontairement ralentie, je tente de la retenir, de percer son secret. Ainsi saisie, la bise déploie sa force, décuple sa puissance, décape le temps. Et laisse trace de son passage vigoureux. Je cherche une approche humaine. Celle qui se rapproche de ce que peuvent capter nos yeux de ce tumulte, de ce qui peut gonfler notre souffle de ce combat. Face à ce déferlement, nous sommes si fragiles, si petits, si présents. Alors que la tempête est une machine à broyer, à engloutir, à tuer, la bise se contente, malgré sa démesure, d’affleurer nos peurs et nos écueils.
La bise, qu’elle soit hivernale ou printanière, s’installe quelques jours, par multiple de trois paraît-il, puis disparaît comme elle était venue, sans crier gare. Le lac retrouve alors son miroir, le ciel, son stratus, les pêcheurs, leur manne lacustre, la ville, sa rumeur et les passants, le rythme de leurs élans. La bise circule encore dans les mémoires, les dialogues, les images. Quant aux mouettes, elles abordent ce calme revenu avec l’espoir d’un retour, celui d’une bouchée de pain lancée d’une main bienveillante. A les regarder ainsi rassemblées pour fêter ce passage, j’ai choisi l’une d’entre elles pour vous transmettre mon message, toutes ailes déployées, et vous faire la bise du Nouvel An !
© sylvie blanc – l’envol des jours 2014
pour beaucoup d’entre nous, c’est une nuit d’offrandes, de lumières et de joies.
pour beaucoup d’autres, c’est une nuit d’hiver, rien de plus.
pour celles et ceux qui travaillent, c’est une nuit solidaire, une de plus.
pour celle ou celui qui est seul(e), c’est une nuit de solitude, une de plus.
pour celle ou celui qui est malade, endeuillé(e), pauvre, violenté(e), c’est une nuit de souffrance et d’insomnie, une de plus.
pour tous les êtres, visibles et invisibles, toutes les espèces vivantes sur la terre, le ciel nous offre une nuit étoilée, ni plus ni moins.
à chacune, à chacun,
je vous souhaite de suivre votre étoile…
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
A l’instar de l’aigle royal pour les oiseaux, le papillon Apollon est l’emblème des insectes montagnards. Doté de ce nom divin, il ne peut que nous inviter à prendre de la hauteur ! Présent en montagne dès 1000m, dans les prairies sèches et très ensoleillées, rocailleuses, où poussent les chardons, les centaurées et autres scabieuses sans oublier les orpins (sa plante-hôte), l’Apollon (Parnassius apollo) fait partie de la famille des Papilionidae (comme le Machaon, le Flambé etc), donc un papillon de grande envergure. Ce n’est pas par hasard s’il est considéré comme l’un des plus beaux papillons d’Europe, au point qu’il existe plusieurs timbres à son effigie.
Ce n’est pas un papillon rare mais il se raréfie. Nul besoin de jouer les Cassandre, l’Apollon devient hélas une espèce menacée. De fait, il est protégé par la convention de Berne. A certains endroits, on peut trouver une colonie d’individus, à d’autres des présences éparses, ailleurs, dans le Jura par exemple, il a disparu. Le changement des pratiques pastorales a pour conséquence de supprimer le biotope favorable pour les espèces autochtones, dont l’Apollon. Pour une fois, ce ne sont pas directement les pesticides qui font reculer sa population mais la douceur des hivers au cours de ces dernières décennies. En effet, l’Apollon a besoin de la neige et de températures glaciales pour vivre ses nymphoses alors que sa chrysalide cherchera les endroits les plus exposés au Sud pour qu’il devienne imago. C’est pourquoi, il vit de plus en plus haut. Il vole en une génération de fin mai à mi-août, voire jusqu’à début septembre.
A quelques mots près, vous trouverez facilement tout ce que je viens d’écrire en cherchant dans les livres, en surfant sur le web. Sur le terrain, comme souvent, ce n’est pas aussi simple mais tellement plus beau ! Ne pas hésiter à consacrer du temps hors saison à des balades au grand air pour les repérages puis se laisser aller à l’attente, à la rêverie et à toute forme de promesse. Le moment viendra bien, tôt ou tard. Cette année, avec le printemps désastreux, ce fut plus tard que prévu. Au passage, je remercie mon ami Benoît qui m’a suggéré d’aller me promener vers les pentes du versant Sud au-dessus de son village dans la Vallée Verte. Grâce à ses précieuses indications, j’ai découvert en bord de route, des prairies en apparence quelconques, mais si animées pour qui aime les petites bêtes, auprès desquelles les randonneurs passent sans y prêter beaucoup d’attention… Me voilà donc bien tranquille pour explorer ces friches que j’aime tant et lever la tête.
L’Apollon, qui n’a rien d’une fusée mais tout d’un planeur, est arrivé tranquillement avec ce vol large et ondulant dont il a le secret, comme ces grands voiliers qui traversent l’horizon, venus de nulle part pour aller vers un ailleurs que nous ne connaitrons pas, laissant en nous cette signature d’écume, le bonheur de les voir, la sensation de l’éphémère et le trouble fugace de la mélancolie, celle de rester sur le sable à les regarder. L’Apollon est là et ça change tout ! La friche quitte ses oripeaux, les hautes herbes dansent sous le vent, se courbent en une révérence synchronisée pour l’accueillir et le mener tout droit vers ses prestigieux chardons.
Alors, je pense à cette phrase célèbre de Paul Claudel :
« Même pour le simple envol d’un papillon, tout le ciel est nécessaire ».
Oui, soudain, il est là, beau comme un dieu, voltigeant au-dessus de tous ceux qui ont pattes et pieds sur terre, jouant de sa transparence avec la lumière pour être encore plus majestueux, se posant avec élégance sur des pétales choisis avant de s’offrir un festin de nectar, à la manière de la mission Apollo 11 juste avant que Neil Armstrong ne grave le premier pas humain sur la lune.
L’Apollon me regarde comme si on se connaissait depuis toujours. Car il a beau être le roi en son royaume, il se montre abordable et familier, autrement dit coopératif quand il s’agit de lui tirer le portrait. Il gravite autour de la fleur, déploie ses ailes au piqué unique, inscrit sa présence sous le sceau de ses ocelles stendhaliennes qui ne sont en fait que des leurres pour tromper ses ennemis. Qu’importe, en cette belle journée d’été, il me plait de rêver, émerveillée, à un monde harmonieux, face à cette galaxie lilliputienne, oui, de regarder, au coeur de cette voie lactée, des planètes paisibles où le rouge et le noir s’épousent enfin et pour toujours. Et de vivre pleinement cet instant sur terre avec « la joie adorable de la paix solaire » (quelques battements d’un poème de Guillaume… Apollinaire)
C’est tout cela, l’effet Apollon !
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
Lorsque les insectes sortent comme par enchantement de leur léthargie hivernale, ils trouvent tout de suite une place de choix au milieu de ce que la prairie, le jardin, les talus leur proposent. Ils sont attirés instinctivement vers une plante, que l’on qualifiera de plante hôte si elle recueille leur ponte puis leur nymphose. Repérer ces plantes pouponnières est un moyen agréable et rapide pour espérer trouver l’insecte recherché.
La diversité des espaces encore sauvages offre un spectacle varié selon les espèces, les heures du jour, les saisons. Parmi les plantes les plus convoitées, l’ortie occupe sans aucun doute le haut du palmarès. D’après les coccinelles, qu’elles soient, à sept points ou asiatiques, elle mérite pour le gîte et le couvert au moins cinq étoiles !
Oui, l’ortie est une plante au grand cœur ! Les passants ailés, comme ce grand collier argenté, l’ont bien compris quand s’abritent sous ce large parapluie et s’accrochent avec délicatesse aux feuilles crantées qui leur permettent de caler leurs pattes si fines comme dans des starting-blocks et donc de leur faciliter un décollage immédiat dès le retour du soleil…
Pour d’autres, à l’image de cette larve de decticelle cendrée, ses larges feuilles sont comme un berceau confortable pour leurs quelques millimètres, un hamac qui les repose d’une mue récente, une escale entre deux cycles larvaires. Les poils urticants n’ont pas l’air de les gêner outre mesure…
Regardez comme cette chenille hérissonne, qui se métamorphosera bientôt en une écaille martre, nous nargue en avalant tout cru les feuilles d’ortie. Imaginez un peu si nous devions faire comme elle… Croquer à pleines dents ces feuilles poilues… Lesquels poils agissent au moindre contact comme des ampoules ultra minuscules qui se décapsulent d’un coup sec et déversent sur notre tendre épiderme quantité d’acides divers et variés…
En tout cas, il y en a au moins un qui s’amuse de nous voir gantés jusqu’au cou ! Le téléphore moine fait le pitre en nous regardant désherber le centre du massif. Car, c’est important de le souligner, l’ortie, qui, au passage, déteste la solitude, choisit toujours le plus bel endroit, juste à côté des ancolies par exemple, pour former un buisson, bien compact, histoire de tromper l’ennemi qui cherche à endiguer vaille que vaille ses racines rhizomiques. Il est vain d’espérer s’en débarrasser car ses graines enfouies passent parfois des années dans la terre avant de germer…
Quant à l’escargot, il profite de la rosée matinale pour continuer son chemin, explorer lentement du bout de ses antennes ce labyrinthe des hautes tiges, glisser sur la feuille sans être perturbé le moins du monde, alternant descente et ascension pour passer d’une plante à l’autre, le tout, avec cette auto-défense qui le protège dès que vous pousser les orties d’un revers de main… de mamie ou pas encore !
A propos de grand-mère… et de ses remèdes, les vertus médicinales de l’ortie sont connues depuis l’Antiquité. Elle était vénérée au Moyen-Age pour lutter contre l’anémie. Ce qui est toujours le cas aujourd’hui. On l’utilise pour ses qualités fortifiantes, dépuratives, diurétiques etc. Rivale de l’épinard, les livres de cuisine proposent des recettes variées, faciles et nourrissantes. En cas de disette, il faudra bien y revenir…Et puis, au jeu de qui s’y frotte (ce qui n’est pas le cas de ce coléoptère de la famille des Elateridae (je ne connais pas son petit nom alors si un entomologiste passe par là…), la nature offre un joker. Froissez quelques feuilles de menthe sur la ou les piqûres d’ortie, ces petits tracas bien désagréables seront ainsi vite oubliés…
Ainsi, l’ortie accueille environ 120 espèces (ce qui me laisse de la marge !), dont celle-ci, mystérieuse, qui a confectionné, avec une dextérité stupéfiante, son nid en le capitonnant de terre et de résidus organiques, une araignée peut-être. Voilà une tige qui a vu la bâtisseuse faire des allers et retours incessants se servant de ces tiges comme une grue pour construire sa nacelle, qui la protègera du vent, des prédateurs, de la pluie aussi.
Avec un effet de miroir entre les roses et les orties, Francis Cabrel égraine ses mots de poète et chante admirablement notre condition d’humains, à la recherche de ce fragile équilibre qui alterne nos jours comme le fléau de cette balance tempérant sans cesse nos vies. Posée sur une feuille, cette jolie demoiselle, en l’occurrence un agrion mâle, s’en balance complètement de nos états d’âmes…sauf peut-être pour nous dire, avec élégance, que la présence d’orties dans un jardin est une bénédiction ! Elle indique un sol frais et riche en matière organique, aussi un terrain pollué par le fer, d’où son abondance près des rails… De mai à juin, avant la montée en graine, ses feuilles sont récoltées pour être macérées dans une bassine pendant quelques jours (ne pas oublier de couvrir car l’odeur ainsi dégagée peut-être momentanément nauséabonde !). Le purin d’ortie est un élixir précieux pour favoriser la croissance des plantes, ou pour l’aider à retrouver du tonus après une attaque fongique, un épisode caniculaire, nos absences estivales. Le jardin ne fonctionne pas en mode binaire, il vit en harmonie, les roses ont besoin du purin d’ortie pour se fortifier, les orties attirent les coccinelles qui,, d’un coup d’élytres, iront sur les roses pour décimer les pucerons etc etc… Les jardiniers qui sont souvent des humanistes l’ont bien compris, ils accueillent les orties et les roses à bras couverts…
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
pour continuer :
un site pour en savoir plus sur l’ortie : ici
et
écouter la chanson de Francis Cabrel : les roses et les orties
Avec élan, l’hiver, tu remplaces,
Cette année, les degrés s’exilent,
Il semblerait que tu le déplaces,
Et notre moral devient versatile.
Ta douceur était bien trop fugace,
Avril ne s’est pas découvert d’un fil,
La pluie dans l’herbe trop s’amasse
Et le gris devient couleur fossile.
Est-ce dû à la fonte des glaces ?
A l’amas de nos objets inutiles ?
Pour attirer la guerre à la repasse ?
Quand gronde déjà la révolte civile ?
Lutter avec Pierre Rabhi, le tenace,
Pour enfin laisser la terre tranquille,
Quitte à devenir rebelle et pugnace,
Quand les puissants versent leurs barils.
A cause de leurs projets mercantiles,
Crapaud, faudrait pas que tu t’effaces,
Pour toi aussi, tout devient fragile,
Ta princesse, ta route et ta carapace.
Le froid, la pluie, c’est aussi difficile
Pour les précieuses abeilles, hélas,
Insectes, hirondelles et reptiles,
Beaucoup moins pour les rapaces.
Presque rien ne pousse dans l’argile,
Le jardin si beau, tombe en disgrâce,
Vraiment de quoi se faire de la bile,
Pour les légumes et fleurs en rosaces.
C’est bien pire pour semis d’avril,
Tournesol et maïs font du surplace,
Comment vont-ils passer au fournil,
Puisque déjà, les récoltes, tu menaces.
Sur la cardamine, l’aurore élit domicile,
Le papillon trouve dans le pré son palace,
Sous le soleil, il vole, s’accouple et jubile,
Avec la pluie glaciale, trop vite, il trépasse.
Donc, il ne reste plus que les limaces,
Qui, sur fleurs et salades, défilent,
Le reflex reste bloqué dans sa besace,
Sauf pour tirer leur meilleur profil.
En mai, à son rythme, la nature, docile,
Fait ce qu’il lui plait, garde son audace,
A défaut du muguet, fortifie le persil,
Et mine de rien, reste toujours loquace.
Le gazon apprend à être anglophile,
Et la piéride du lotier, perspicace.
Dès que la pluie enfin fait volte face,
Elle choisit, patiente, le meilleur pistil.
Un, deux, trois… soleil ou grésil,
Allez, ne faisons plus la grimace,
La nature, côté face ou côté pile,
Nous offre toujours son carré d’as.
A toi, beau printemps, cette dédicace,
Pour que tu déploies ta palette subtile,
Chasses nuages, cirés et essuie-glaces,
Accueilles les libellules et nos nombrils.
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
et pour compléter cette interface…
je vous invite à suivre ces liens utiles :
Discrètement, le printemps commence à tenir ses promesses au ras du sol. Des petites taches de couleurs se hissent lentement pour attirer notre regard, un peu las de l’herbe terne et tuméfiée par les gifles hivernales. A première vue, ces petites fleurs communes ne payent pas de mine.
Elles nous font signe en avant-premières pour nous donner des nouvelles du futur, celui de la belle saison des fleurs et des insectes. Elles se contentent de peu, d’un bout de talus le long de nos trajets, d’un pied d’arbre dans un parc, d’un espace ridicule au bord d’un muret, d’un sombre tapis forestier.
Elles ont le privilège de pousser avant le passage des tondeuses et des faucheuses. Sans faire de bruit, elles mènent une vie courte et tranquille, sans beaucoup d’égard, et le plus souvent à l’ombre. Parfois, elles sont confondues, assimilées à des mauvaises herbes, tant elles ont tendance à se naturaliser avec abondance, à tapisser le sol qui se trouve à leur portée.
Ce manque de révérence est fort regrettable, pour elles et pour nous. D’abord parce qu’elles sont belles ! Et parce qu’elles secrètent, le plupart du temps, des vertus médicinales, qui furent très recherchées par nos aïeux, puis négligées lorsque la chimie les a prises de haut, et finalement redécouvertes à l’heure de mener une vie plus naturelle…
Mystique, musicienne, peintre, écrivain, Hildegard von Bingen (1098-1179) était aussi jardinière. Elle cultivait les simples dans son abbaye à Eibingen, près du Rhin, et aimait les fleurs. Grâce à ses écrits visionnaires, elle nous invite sans cesse à regarder la vie autour de nous dans toutes ses dimensions, matérielles et spirituelles, à aimer et respecter toutes les créatures de la terre, à apprendre à utiliser pour notre bien-être les vertus des plantes.
Sa finesse d’esprit et son bon sens ont traversé les siècles pour nous arriver avec une fraîcheur décuplée au moment où il serait vraiment temps de s’occuper des dégâts que nous avons faits, ce, pour éviter le pire avenir à notre planète et à ses vivants.
Ses remèdes de femme bonne ne font plus sourire aujourd’hui, ils sont recherchés et prescrits. Hildegard von Bingen – qui devait avoir un tempérament de feu ! – consacra toute son énergie et son savoir à lutter contre la mélancolie, sous toutes ses formes. Le mot viridité (qui vient de vert, vigoureux) résume et contient, à lui seul, cette œuvre lumineuse, multiple et féconde.
Les petites fleurs sauvages sont, elles aussi, dotées de viridité ! Quand on pense que leurs graines, souvent trimballées à dos de fourmis, ont bravé le froid, le gel, les bourrasques, toutes les morsures, pour lever et s’éclore comme si de rien n’était dès premières lueurs printanières.
Certaines sont vivaces, s’éteignent après floraison et couvent sous terre leur prolifération pour mieux rejaillir tel le phénix après les cendres d’un hiver sans pitié. D’autres arrivent, grâce aux volutes mystérieuses du vent, pile là où la terre est bonne pour les accueillir.
Grâce à leur nectar primeur, elles sont les premières hôtesses des butineuses et de certains papillons hivernants (citrons, paons d’un jour) qui profitent des éclaircies pour dégourdir leurs ailes et se poser sur une nappe de pétales où les attend un repas safrané ! Elles régalent aussi, à leurs dépens, limaces et escargots de passage dans le coin.
Pendant leur floraison éphémère, elles font le gros dos dès qu’un orage de grêle leur tombe sur la corolle. Une attaque du gel plus ou moins sévère ralentit au pire le moment de l’éclosion. Certaines ferment leurs volets pour passer la nuit et les ouvrent aux heures douces pour nous offrir un bouquet d’étamines.
Robustes et rebelles, indifférentes aux calibres horticoles, elles peuvent toutefois apprivoiser votre jardin. A condition de leur offrir le gîte et le couvert adéquats, calcaire ou argileux, ombragé ou ensoleillé, c’est selon. De toute façon, ce seront elles qui décideront de rester sur place ou pas!
Leur nom vernaculaire nous indique leurs vertus, comme la pulmonaire, l’anémone hépatique, la tussilage, leur habitat, ainsi l’anémone des bois (ou anémone sylvie), le temps de leur floraison (pâquerette, perce-neige, primevère), leur couleur (violette, violette blanche). De plus, elles ont inspiré quelques prénoms féminins (Véronique, Violette et… Sylvie !).
En attente de renouveau, nos yeux s’émerveillent et s’émeuvent de tant de finesse au ras du sol. Leurs couleurs, souvent pastel, adoucissent nos pensées encore engourdies d’une longue saison intérieure. Les petites fleurs sauvages posent délicatement leurs notes basses sur un printemps désormais à notre portée.
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
et pour continuer :
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* livre de chevet :
Régine Pernoud – Hildegarde de Bingen
Editions Livre de Poche
* musique à écouter :
pour découvrir l’univers musical de Hildegarde von Bingen : ici
Le mois de Mars se distingue des autres mois en portant sur ses épaules la plus grande attente de l’année : l’arrivée du printemps. Il est ainsi le mois de l’impatience, des promesses et des leurres. C’est un mois de passage d’une saison à l’autre.
Et plus exactement un mois de passoire tant il égoutte l’hiver avec une lenteur déconcertante, retire les premières espérances en nous flanquant aux joues des giboulées glacées, repousse les semis aux calendes grecques tant la terre patauge encore dans la gadoue, subit le carcan du gel, ralentit le plus téméraire des crocus. Ce mois en trompe l’œil nous rappelle à nos pulls quand ce n’est pas à nos gants et bonnet.
C’est aussi un mois où les animaux s’agitent, préoccupés à leurs amours et à la confection de leur nid ou litière d’accueil. Ainsi, l’humain a quelque chance, en prenant tout de même toutes les précautions d’usage, d’apercevoir les plus farouches d’entre eux. Idem pour les plus camouflés. Du point de vue des animaux, le passage d’une saison à l’autre correspond à une mutation, à un changement de comportements et d’habitudes, et pour certains en plus de tout cela, à une mue.
Ainsi, l’hermine. Toute blanche vêtue l’hiver, elle se pare des couleurs de la terre dès que les jours rallongent et s’adoucissent. Ces astuces de camouflage limitent son observation (la nôtre et celles de ses prédateurs) et surprennent ses proies.
Son pinceau noir invariable en bout de queue la distingue des autres mustélidés (belette, furet, etc.). C’est au mois de Mars justement que nous pouvons la voir le plus facilement du fait de son pelage majoritairement blanc pour quelques jours encore.
Etymologiquement, l’hermine serait un rat d’Arménie. Voilà une belle invitation au voyage, à l’imaginer gambader dans les prairies au flanc des douces montagnes avec, au loin, le son velouté du doudouk.
Un rat peut-être, mais la haute-couture n’est pas passée, hélas, à côté de son élégance… L’hermine a longtemps attiré les convoitises et la folie des grandeurs des rois de France et de Navarre qui paradaient ainsi avec leurs manteaux, longs jusqu’aux pieds qui plus est, tout comme sa fine fourrure d’un blanc immaculé enroulait le col des hommes de lois et des plus hauts dignitaires de l’Eglise.
Royale, loyale et papale. Rien que cela ! Et symbolique en plus, légendaire en Bretagne particulièrement où elle inspire les drapeaux, là voilà qui trouve aussi son nom gravé sur les maillots de l’équipe nantaise de basketball….
Souveraine en son pré, sans aucun doute ! Indomptable, certainement ! Honorable, bien sûr ! Telle un phare au milieu d’un océan d’herbes et de broussailles, l’hermine sait émouvoir celle ou celui qui la regarde lorsqu’ elle s’érige hors de son terrier, observe son domaine en position dite de chandelier, et guette, en vigie sortie d’une forteresse souterraine, ses futures proies, composées essentiellement de micromammifères comme les campagnols.
D’une souplesse incomparable, elle nous livre un numéro de charme avec son minois des peluches de l’enfance. Elle gratte la terre avec une énergie qu’on aimerait avoir chaque matin. Puis se dresse de nouveau, reprend son souffle (et nous avec), recommence ses cabrioles, en se moquant de notre présence et des caprices du ciel. Sauf notre respect, l’hermine est libre en son pré et veut le rester. A bon entendeur…
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
je vous invite à regarder les magnifiques photos de Jérôme Salvi pour continuer le voyage en herminie…
* musique à écouter : cet air de doudouk qui m’accompagne : ici