Me promenant dans les bois, je batifole,
A toujours chercher les bestioles,
Les minuscules au ras du sol,
Pour les trouver, juste plier les guiboles,
Et se mettre un peu de traviole,
De ces moments, je raffole.
Et sentir le froid qui dégringole,
Soulever les feuilles qui s’étiolent,
Pour cela, je suis toujours bénévole,
Vous présenter la joyeuse farandole
De mes amis les collemboles,
Pour eux, une souche est une acropole.
Regretter les programmes d’école,
Pendant les cours, beaucoup de paroles,
Entre particules et hyperboles,
Pas de place pour la faune sylvicole,
Ni pour les oiseaux limicoles,
Juste un poème pour le rossignol.
Une éducation pour la gloriole,
Sans jouer les marioles,
Et surtout pas la gaudriole
Sinon, gare aux torgnoles,
Pendant la crise du pétrole,
Le MLF et la Cage aux folles.
Au temps de l’âge tendre des idoles,
Oh oui, laisser Sheila à ses gondoles,
Pour flâner avec Barbara aux Batignolles,
Voilà, les années remontent du sous-sol
Et pourtant, ce n’est qu’un survol,
Je passe sur celles trempées dans le vitriol.
De l’enfance au pays de Pagnol,
A celui du fromage qui colle,
Avec des vacances sous le parasol,
La vie s’infiltre comme Rocambole,
Les mots, les notes, clé de fa, clé de sol,
Dans toutes les langues, même en créole.
Pour la photo, tout un protocole,
Sur l’objectif, j’ajoute des babioles,
Avec des bonnettes, je bricole,
Les gouttes au soleil deviennent des alvéoles,
Sur l’appareil, je pose une camisole
Pour émettre un doux déclic qui cajole
Le collembole vit en milieu humicole,
Les feuilles mortes les affriolent,
Surtout quand elles sont molles,
En génial composteur, il rafistole,
Et presque jamais ne somnole,
Peu de temps pour la carmagnole.
Une vie de 1 ou 2 millimètres au sous-sol,
Si discrète et loin des guignols,
Gardant toujours son self-control,
Quand il s’agit de grimper un col,
Ou de glisser comme sur du papier bristol,
Oui, bien loin des branquignoles.
Au moindre geste, il s’affole,
Saute à dix lieux et cabriole,
Avec d’autres, vite, caracole,
Tout le troupeau, il carambole.
Avec ses couleurs de vache espagnole,
Lui, pourtant, ne passera pas à la casserole.
Sous le vent jamais ne décolle,
De la terre, devient porte-parole,
Du précieux humus, le symbole,
De la biodiversité, la parabole,
Sans garder le monopole,
Faudrait lui prévoir une auréole !
Pendant qu’il bosse, j’extrapole,
Bientôt le printemps des nivéoles,
Et les heures où je m’isole,
Déjà vers d’autres lucioles,
Grâce aux massifs horticoles,
Et aux prochains semis de scaroles.
Orientée par ma boussole,
Il est temps de retrouver ma bagnole,
Grâce à lui, j’ai décroché le pactole,
D’un bonheur pas frivole,
Ses étrons en guise d’obole,
Pas besoin que je cambriole.
C’est la fin, alors je fignole,
Mon ode aux collemboles,
Sans ailes pour qu’ils s’envolent
C’est bien ça qui me désole,
Un mot avec 2 L sur ma banderole,
Mais oui, croyez-moi, là, je rigole :
LOL
© sylvie blanc – l’envol des jours 2013
Pour continuer avec les collemboles, je vous invite à aller vers le site du photographe Jean-Pierre Bertrand dont j’apprécie le regard sensible et émerveillé. Vous trouverez des petits bijoux, à toutes les saisons, (dans son portfolio choisir microfaune du sol), avec un coup de cœur pour ses nouvelles images de collemboles sur la glace : c’est prodigieux !
Et enfin je m’isole… Moi aussi je rigole de ces mots qui s’envolent pour revenir au sol nous causer de bestioles qui gentillement bricolent… Cela vaut une obole en forme de corolles… Trop drôle… Lu près de l’autre pôle… Lol… Par deux L en plein vol… J’adollllleeeeee….
Héhéhé Christine, merci pour les collemboles qui ont ce privilège d’ouvrir les ailes de nouveaux mots pour qu’ils s’envolent. ! J’étais certaine que tu en trouverais d’autres pour accompagner ces composteurs de première classe… avec un bonjour/bonsoir vers l’autre pôle, peut-être qu’en soulevant les feuilles, tu verras de minuscules bonds, ce sont eux en plein boulot !
jolie poésie, peut on en savoir un peu plus sur la vie de ces petites bestioles ?
Merci Agnès ! Les collemboles sont là depuis plusieurs centaines de millions d’années, qu’ils sont ni insectes ni crustacés, aussi précieux que les vers de terre pour que le sol soit fertile, l’humus forestier bien moelleux, sauf qu’avec leur allure bovine, je les trouve… plus photogéniques ! et pour compléter, je t’invite à regarder ce lien
Super cette série de collemboles.
Merci David !
Sylvie,
Je les découvre
Sans ma bagnole
Sans mes guiboles
Mais j’en raffole
Sans mes casseroles
Drôle de bestioles.
C’était seulement un peu d’humus…
Merci Gigi pour ton humour humifère… j’adore!